-« Nektaaaaaaaaaaaaarrr, sombre truffe, toujours alangui dans ton hamac, pipe de cham au bec, la main gauche toujours à la recherche d’une pom’ fabuleuse dans ce amas de bouteilles vides.
Nektar, pauvre idiot, toujours à contempler des chimères, à rêver de succubes, à tenter de suspendre le temps.
Nektar, misérable larve parmi les larves, vois tu ce qu’il advient des piètres qui osent défier notre autorité, vois tu ou ton insignifiante vanité t’a conduit !
Nektar, minuscule petite chose, être négligeable, voilà ce qu’il survient aux rastaquouères de ton espèce lorsqu'ils osent troubler notre quiétude.
Qu’il en soit ainsi ! Tu trembleras comme une feuille de vinencre rouge à l’automne, tu ne connaitras plus de repos, tu compteras tes amis sur les quatre doigts d’une salamandre, chaque sortie sera pour toi un calvaire. Tremble ! »
Enfin, j’agrippais le divin breuvage que les célestes, dont l’ambroisie ressemble à une vulgaire piquette, m’envient. J’ai les pieds en éventail, j’suis chez Bob, le fossoyeur local. Depuis mon retour sur alidhan, j’lui rends souvent visite. C’est un type sympathique au fond, il a pas du lire les dernières circulaires sur le tabac. Tout compte fait, je me demande s’il sait lire. Pas trop grave, tant qu’il me lâche la grappe dans son bastringue. Pas comme ces harpies du haut qui veulent se mêler de ma vie. Franchement, ils n’ont rien d’autre à foutre, ces séniles qui se grattent le pubis, ces mégères en chignon? Si ça les amuse de croire que mon sort dépend d’eux, si ça flatte leur égo de vielles rombières, grand bien leur fasse, malandrin de petite fortune je suis; escogriffe, tire-laine, fripon, je suis fier d’être. Je n’ai plus de compte à rendre, je ne suis plus les vaines paroles de Zélandra, n’écoute plus ses beaux discours, je suis libre ! Je commence à respirer.
Que ces dieux odieux se taisent!
Santé Bob!