Solitude et Complicité

Cela faisait maintenant deux lunes que j'avais quitté mes amis, ma famille, mes confrères. Cela faisait maintenant deux lunes que je marchais seul dans les ruines et le sang que la guerre et les querelles avaient engendrés.

Beaucoup d'événements avaient changé mon existence durant ses derniers moments sur cette terre. Dire que j'étais qu'un frêle archer au service de Kaldrass. Un honnête homme certes, mais la faible discipline qu'il prodiguait à ses troupes avaient complètement corrompu bon nombre de ses combattants. Malgré les êtres chers que je me suis découverts dans ce camp, je n'étais plus capable de supporter de les voir tomber un par un sous les coups des épées, des flèches ou des sorts.

Je partais souvent en voyage durant ma vie d'archer au sein des troupes de Kaldrass. je prenais souvent comme excuse que c'était pour partir en éclaireur dans les champs de bataille, mais à la place, je partais dans les forêts les plus denses pour fuir l'odeur de mort qui hantait ce pays.

Je ne cessais de réfléchir à un moyen de trêve à tout cela. Malheureusement, mes tentatives vaines ne faisaient pas seulement redoublé d'ardeur dans mon projet. C'était le début d'une haine envers la guerre. Les nombreuses fois que j'ai vu des hommes et femmes suppliés leur bourreau de les laisser en vie et de voir quelques minutes plus tard leur tête rouler vers ma cachette me remplissait d'une colère inexplicable.

Moi, Pierrot, simple archer dans les rangs de Kaldrass. Simple combattant qui se faisait souvent rabrouer par son supérieur de toujours manquer son tir pour laisser une chance à l'ennemi de battre en retraite. J'en avais assez de la guerre.

Dans ma quête vers un monde meilleur, je fis d'abord la connaissance d'un justicier du nom Raubryn. Celui-ci m'offrit de rejoindre ses rangs pour avoir la capacité d'emprisonner les vils malfrats qui parcourent ce pays. J'acceptai puisque cette alternative pouvait m'être utile pour protéger mes amis. Peu de temps après cette rencontre, j'entendis les cris d'agonie d'un homme. Cette homme s'appelait Stechine et il voulait réparer une machine qui menaçait de rendre l'âme en apportant avec elle toute vie dans ce pays. Je l'ai aidé du mieux que j'ai pu. Au moment où que le moment devenait critique et que le cataclysme devenait imminent, Stechine réussi à contrôler la machine. Le monde était sauvé, mais les radiations avaient réussi à s'emparer d'une âme avant d'être contrôlé. Cette personne, c'était moi.

Quelques heures s'étaient envolées depuis que j'avais disparu de ce vallon. Je me suis réveillé allonger sur un tapis de brindilles. Mais cette endroit m'était inconnu. Lors de ma vie d'archer, j'avais parcouru de nombreuses contrés de ce pays en sang pour n'y trouver qu'à chaque détour de chemin la mort et la destruction.

J'avais ouvert mes yeux. Mais la vue ne fut pas ce que j'attendais. Au lieu de voir un vieil homme à mon chevet, je découvris une prairie luxuriante. Encore figé de ma stupeur, je finis par me rendre compte du crapaud qui m'observait alors que j'étais presque nu. Avant que le rouge de mon teint finit par envahir mon visage, le crapaud m'offrit des vêtements qui se situait à mes pieds. Je me vêtis rapidement et écoutai cet animal étrange. Au cours de mes aventures, j'avais suffisamment vu de tel anomalie qu'elle ne me faisait plus peur.

Ainsi, l'un des choix que m'a offert ce petit être vert s'explique très bien par la voie dans laquelle vous me voyez aujourd'hui. C'est à ce moment là que j'ai décidé d'abandonner l'arc au profit de la communion avec la nature. Un choix plutôt logique puisque je ne prônais pas l'art de la guerre.

Ce fut l'événement suivant qui est le plus intéressant. La seule façon pour moi de quitter ce jardin d'Éden était de trouver un douanier. Le même homme qui m'a ouvert les portes de ce pays lors de ma première journée sur alidhan. À ma grande surprise, ce même douanier me proposa de quitter les exilés. J'allais refusé son offre, mais il me coupa la parole pour me faire connaître deux anciennes voies et clans pour revenir dans ce pays. C'était les brigands du royaume et les ermites de la guérison. J'étais conscient que je n'avais aucun talent dans le domaine des soins, mais je voulais toujours trouver un moyen de retrouver mes amis sans être pris au piège dans cette ridicule guerre.

Comme vous pouvez tous le voir aujourd'hui, notre vieil ours a penché vers la voie des Brigands du royaume. Mais ce choix semblait prendre le douanier au dépourvu. Cet homme était au courant de tous les accords passés dans ce pays. Donc il voyait bien que le druide qui était devant lui n'était pas un druide sans but dans la vie. Je peux prendre conscience maintenant de la raison de son hésitation. Il voyait mal un justicier choisir la vie d'un pilleur. Mais il ne savait pas ce que j'avais derrière la tête.

Voilà un bout de mon histoire que je préfère. Comment un brave justicier pouvait se résoudre à voler et tuer. La meilleure façon de l'expliquer serait tout simplement que c'est un instinct. L'instinct de survie et de protection de son territoire. J'étais parfaitement au courant de l'ampleur de la guerre qui sévissant de l'autre coté de cet homme et la seule façon de se trouver un simple lopin de terre où vivre sera par la force. La seule façon efficace que j'avais trouvé à l'époque était l'expulsion des combattants qui profanent le territoire des brigands. L'un des territoires les plus lointains des villes guerrières.

Je vous entends tous déjà vous questionnez. Mais tout cela à l'air très glorieux, mais pourquoi m'être porté vers le vols. Et bien, tout simplement pour priver le plus possible les gens impliqués dans cette guerre pour les forcer à abandonner leur activité sanglantes. C'était dans cet état d'esprit que je fis mon retour à la civilisation. Homme de Kaldrass que j'étais, j'étais revenu en homme libre avec une seule envie. Libéré cette terre du chaos qui l'habite et retrouver un semblant de paix qui habitait le royaume du temps de Mandural.